Optimiser la quantité et la qualité du lait maternel
- Lengani
- 8 mars 2018
- 8 min de lecture

L'allaitement est un acte naturel, un don et un pouvoir que seule la maman dispose pour nourrir naturellement et sainement son bébé.
Dès le début de ma première grossesse, je savais que j'allais allaiter mon enfant. Mais j'étais loin, très loin de me douter de la tournure que cet allaitement allait prendre.
Si tu me connais, tu sais sûrement que je suis multiculturelle. Je suis née en Afrique, au Congo et j'y ai grandi. J'ai ensuite débarqué en France et j'y vis depuis plus de 15 ans. Et pendant ce temps, je sillonne le monde dès que l'occasion se présente.
Cette multiculturalité a forcement influencé la vision que j'avais de l'allaitement. Au Congo, il est normal pour la maman d'allaiter son bébé (les choses changent malheureusement, occidentalisation oblige! ).
En France, j'ai été choqué d'entendre le corps médical demander à la maman: "vous aller allaiter ou donner le biberon?". Je ne comprenais pas vraiment le sens de cette question, et j'ai très vite compris que dans ce nouveau pays l'allaitement était perçu comme quelque chose de difficile, de contraignant, voire limite "d'esclavagisant" pour la femme. Il était normal de voir des affiches partout dans la rue avec des seins qui débordent à gogo, mais pas de voir une femme sortir son sein en public et nourrir son enfant. Et surtout, on allaite le moins longtemps possible!
Bref, je savais que j'allais allaiter mais je me disais que comme toutes les mamans françaises que je connaissais, je m’arrêterai à 6 mois (ou avant); et en public je ramènerai un biberon pour ne pas avoir à faire face au regard des gens et passer pour une "sauvage" tout droit sortie de la jungle africaine.
Le destin a fait que mon premier bébé ne naisse pas en France mais au Pérou.
La sage femme qui m'a accompagné m'a dès le départ fait comprendre que le lait maternel, dans avec notre mode de vie très occidentalisé, [qui implique l'utilisation massive de produits chimiques (surtout dans le ménage), la consommation de nourriture toxique, le stress du travail, les ondes magnétiques de nos nombreux appareils électroniques et la pollution], mettait en danger le fait de pouvoir produire du lait en quantité et en qualité.
Dès le départ, elle a veillé à mon alimentation et m'a préparé non seulement à l'accouchement mais aussi à tout ce qui allait se passer après.
Résultat: J'ai produit du lait dès le deuxième jour et 3 ans plus tard, j'en suis encore à donner le lait à deux bébé; en ayant allaité l’aîné pendant la grossesse du deuxième. Mes enfants n'ont donc connu QUE mon lait. J'ai dépensé zéro euros en lait en boîte (sacrées économies et surtout Zéro conservateur!).
Laisse-moi donc te partager ce qu'on m'a appris et ce que moi même j'ai appris au cours de ces 3 dernières années d'allaitement non stop.
1. Avant la grossesse

Si tu n'es pas encore enceinte et que tu sais déjà que l'allaitement est ce que tu veux mettre en place, voici ce que tu peux déjà commencer à faire pour préparer l'arrivée de ton bébé.
D'abord, prépare ton mental à t'aider à te reconnecter avec la nature;
Objectif zéro produit raffiné: Commence petit à petit à changer ta façon de t'alimenter. Cuisine tes plats en achetant des produits les moins transformés possibles;
Apprends à te servir des épices et à connaitre leurs vertus;
Il n' y a pas de mauvais aliment dans la nature (sauf quand l'intervention de l'homme l'a rendu mauvais! vive l'agriculture polluante!), mais il ne faut jamais, au grand jamais, tout consommer en excès. Il suffit de varier au maximum ce que tu manges;
Ouvre-toi aux autres cultures, ta cuisine en sera tout autant enrichie;
Élimine un maximum de polluant de ta maison (produits ménagers toxiques, Cosmétiques toxiques, etc...); Voir la vidéo sur mes produits ménagers naturels;
Élimine un maximum de source de stress et de fatigue: désencombre ta maison et ta vie des objets, des personnes et des activités inutiles; change de travail si tu n'es pas épanoui actuellement, etc.;
Fais un bilan santé pour voir tu as des carences ou des maladies, et occupe-toi d'améliorer ta condition physique;
Sois en paix avec toi-même.
2. Pendant la grossesse

ça y est, bébé est là, il est dans ton utérus, tu peux déjà sentir sa présence, tout est déjà en train de se mettre en place.
Voici venu le moment de te préparer toi aussi, de donner un coup de pouce...

Tu peux commencer dès le début à prendre certaines plantes sous forme de tisane. Attention, ne prends pas n'importe quoi car certaines plantes, pris de la mauvaise manière, peuvent provoque un avortement! Dépendemment de la zone géographique où tu habites, certaines plantes sont plus ou moins disponibles.
En Europe, il est très facile de se procurer des feuilles de framboisier sauvage par exemple. Si tu connais des remèdes de chez toi, merci de nous les mettre en commentaire et je réactualiserai l'article pour que ça puisse aider d'autres parents aussi.
Les deux derniers mois de ta grossesse, mange de plus en plus souvent des soupes et des bouillons.
Dans la photo ci dessus, je mange un "Caldo de gallina". C'est un bouillon de poule avec juste du céleri, de la pomme de terre, de la poule, des carottes, des pâtes et du sel. Les ingrédients sont volontairement non mixés, le but étant d'avoir un maximum de liquide...
Et bien entendu, le lait étant composé principalement d'eau, il faut boire de l'eau, encore et encore. Ton corps doit s'habituer à prendre de l'eau naturellement de manière à ce que ça ne soit pas une contrainte.
Le massage des seins les derniers jours de la grossesse aide aussi...
Les derniers mois sont aussi des mois où vous pouvez commencer tout plat qui favorise l'allaitement:
La sauce de sésame est très puissante,
La sauce des feuilles de manioc
La sauce de feuilles de patates douces
Le jus de gingembre et d'ananas
Etc...
Le Repos et la réduction de stress restent les mots d'ordre, surtout à la fin de la grossesse!
3. Pendant l'accouchement

Je ne le dirai jamais assez, la nature est parfaite et elle ne fait rien au hasard. Elle ne prend pas de plaisir à "torturer" la femme pendant l'accouchement pour rien, ni parce que l'homme est supérieur à la femme!
Et si on voyait plus haut que cette comparaison constante et infondée sur les éventuels sorts de l'homme et de la femme?
Tu as compris? Je veux en venir à la péridurale. Cette invention génial qui prétend sauver la femme des flammes de l'enfer de l'accouchement. Ce sera l'objet d'un autre article...
La souffrance physique qu'engendre l'accouchement a un but précis. Suite à elle, le corps secrète différentes hormones qui, chacune à son tour, exercent un rôle bien particulier et précis dans la mise en place de la naissance et à la suite de l'accouchement, y compris l'allaitement. Éliminer cela a forcement un impact sur tout le processus; c'est d'une logique tellement simple! Alors, tant que les vies de maman et bébé ne sont VRAIMENT PAS EN DANGER, accouche normalement avec le moins d'intervention médicale possible, tout simplement.
Ensuite lorsque bébé naît, la médecine occidentale s'empresse de couper le cordon ombilical, rompant ainsi brusquement le contact entre maman et son bébé. Je trouve cet acte d'une cruauté inouie!
Lors de mon accouchement, après que le bébé soit sorti, la sage femme m'a posé le bébé sur moi et deux minutes plus tard, le placenta naissait aussi. Elle l'a pris et mis dans un bol juste à côté, sans couper le cordon, et elle m'a dit: touche le cordon Lengani. Je n'oublierai jamais l'amour avec lequel elle avait traité le placenta. Je la regarde sans trop comprendre, et elle insiste: "touche, et découvre le miracle de la vie".
Je serre donc ce cordon dans mes bras et là, je vis la plus belle expérience de ma vie. Le cordon battait! comme un cœur! Il y avait des pulsations!
Elle m'a expliqué que ces pulsations n'était pas là pour faire joli! Ils permettaient à maman de transmettre les nutriments à bébé, et à bébé de transmettre des messages à maman (pour qu'elle produise les bonnes hormones). Elle a laissé battre ce cordon jusqu'à ce qu'il cesse de battre tout seul et là, elle m'a dit une phrase qui m'a bouleversée à jamais: "le placenta est mort, il a fait son travail et son cœur (le cordon) a cessé de battre; maintenant tu peux le remercier d'avoir protégé ton enfant pendant tout ce temps et ensuite, nous allons couper le cordon..."
Je répète, je n'oublierai jamais l'amour, le respect et l'énergie puissante que j'ai ressentis.
Tout ça pour te dire que le cordon ne doit pas être coupé tant qu'il bat encore, le bébé et le placenta continuent encore à faire leur travail en envoyant les signaux nécessaires à ton corps qui serviront plus tard pour la vie de ton bébé.
Enfin, laisse ton bébé contre ton corps le plus longtemps possible. Prends le temps de sentir son odeur, tes hormones t'en remercieront.
Ton corps est à 37° Celsius, la température ambiante monte rarement aussi haut, l'enfant est beaucoup plus en sécurité dans tes bras, collé contre ta peau que partout ailleurs. La couveuse est à 37° aussi, mais elle ne contient pas ton odeur, ni les battements de ton cœur, ni ton amour... Ce sont des petits gestes qui font toutes la différence. Ne sois pas pressée de laver bébé, imprègne-toi de son essence...
4. Les 3 Premiers mois



Ton corps va souffrir au début, c'est normal. Voici comment surmonter cette étape.
Dès la naissance, mets ton bébé au sein le plus tôt possible. Il te le dira lui-même lorsqu'il sera prêt! Pose-le sur ta poitrine nue, et observe-le se déplacer sur toi pour s'alimenter...
Allaite à la demande, on ne dit pas "non" à bébé. Certains te diront qu'il faut le dresser dès le début sinon il va te manipuler... UN BEBE NE MANIPULE PERSONNE, IL EST PLUTÔT TRÈS INTELLIGENT.
Continue à boire de l'eau
Dors avec ton bébé, tes hormones s'affoleront toutes les nuits, c'est ce qu'il faut justement
Repos- toi à chaque fois que bébé dort
Eloigne-toi au maximum des sources de stress et de fatigue
Aide ton corps en consommant des soupes, bouillons et épices qui vont stimuler la lactation
Tisane d'allaitement
Tisane de feuilles de framboisier sauvage
Sésame
Feuille de manioc, de patate douce
La sauce de gombo
Jus de gingembre et ananas
Le fenugrec
Le fenouil
L'anis
Le cumin
L'ortie
La verveine
Etc...
Fais attention à la position de bébé. Un bébé qui ne tient pas correctement le sein dans sa bouche aura bien de mal à tirer le lait. Moins de lait tiré implique que l'enfant de se rassasie pas et se frustre; et le corps en produira aussi de moins en moins. Rien que cet aspect des choses peut faire en sorte de te ruiner l'allaitement ou pas...
Stimule ta poitrine:
Avec un tire lait, en tirant régulièrement de manière à simuler la succion qu'effectue le bébé lors de l'allaitement. Ceci va "tromper" le corps afin qu'il produise encore plus de lait.
Avec un dispositif d'aide comme ceci: du lait (tu peux tirer le tien à l'aide d'un tire lait), un récipient et un tuyaux assez fin.

Source image: http://www.mobimotherhood.org/helping-babies-who-have-down-syndrome-learn-to-breastfeed.html
Et enfin, n'allaite jamais sous la contrainte...
5. Et ensuite
Savoure ce que la nature t'a donné, et imprègne-toi de ton pouvoir naturel. A cette étape, tu as déjà appris l'essentiel; continue à pratiquer ce qui fonctionne pour ton enfant et toi car après tout, c'est toi sa mère!
Allaite en paix, peu importe le lieu, et peu importe les circonstances...
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Lengani
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